Voix d’outre-tombe
Voix d’outre-tombe
Il y a des mois, presque un an, que les chroniques sont muettes. Certains d'entre vous s'en sont enquéri, se sont inquiétés même.
N'aie crainte mon bon peuple, je vais bien. :)
« Mais pourquoi alors ce silence, oh IANB, toi notre dieu-privé-à-nous de l'insipide impression d'outre-mer? »
Passsssque. Bon. ;)
Parce que la vie s'est installée. Parce que le nouveau d'hier est le quotidien d'aujourd'hui. Parce qu'on ne sait plus que raconter, parfois, si ce n'est le racolleur ordinaire du jamais-Parisien-mais-plus-tout-à-fait-Québécois que je suis devenu.
En fait, en voilà une fausseté! Je suis toujours aussi Québécois, toujours aussi amoureux de ma patrie, de sa chaleur, de sa candeur. Je suis résolument Québécois, du centre de la moëlle jusqu'au bout des cheveux dont quelques uns sont désormais blancs, mais l'angle avec lequel je me/nous/vous vois est, je dois le dire, un peu modifié.
Ce sera à corriger lors de ma prochaine visite en terre natale! :)
T'étais où, enfoiré?
J'étais nulle part et partout à la fois. J'étais à Paris, dans le 2ème, dans mon quartier, ce Montorgueil que certains d'entre vous ont vu et qui m'enchante quand j'y suis. J'étais au travail, dans sa banlieue pourrie, dans son Donnaconna, son Pointe-Claire, son Markham local. J'étais dans un, deux, dix avions entre Paris et un hôtel, dans deux, trois, cinq taxis entre un bureau et un aéroport.
J'étais dans des bottes de marche, sur les pentes du Tongariro, en Nouvelle-Zélande. J'étais dans mes fidèles sandales, à Bondi Beach, en Australie. J'étais perdu, à Singapour. J'étais en extase dans cette neige qui me manque (surprise!), dans les Alpes. J'étais dans la plus petite ville du monde, à Hum, en Croatie. J'étais dans de (très) beaux draps à Amsterdam, dans des boîtes démentes à Londres, dans une gare pour mon premier Flash Mob, dans des lieux sordides à Rome, dans un état second à la Fête de la musique, dans...
Bref j'étais un peu partout... un peu n'importe où, en fait, et un peu n'importe quand, comme si la vie à l'étranger m'avait donné envie de la découverte. Comme si, une fois déraciné, il fallait trouver -ou au moins chercher- un autre moyen de croître.
Et demain (ce matin en fait), je serai à Amsterdam. Parce qu'elle est à la fois paisible, avec ses canaux, et exhubérante, avec ses âmes perdues ou en voie de se perdre. :) Parce que les gens, curieux, intéressés, chaleureux, font oublier Paris, où trop de gens font semblant qu'ils ne s'amusent pas, dixit je ne sais plus quel Londonien.
Ouin, pis? Pis pourquoi t'es pas venu à Noël?
Parce que j'étais invité chez Elvis. Et toc! Qui dit mieux? :)
Je me suis en fait retrouvé à réveillonner avec toute l'équipe d'Elvis Story, installée au théâtre Mogador pendant près de deux mois récemment. Un bon gros « Minuit chrétien » bien senti et sans classe aucune a donné le ton à minuit pile, et tout le troupeau a bien mangé, bu et dansé, pour se retrouver attroupé autour du piano pour entonner les Beau Dommage, Plume Latraverse et autres grands classiques jusqu'à 4 heures passées.
Et c'est sans oublier un p'tit coup de YMCA, de Continental et de Macarena! Ha, mon peuple, comme je t'aime!
On se serait cru au Québec! Bizarre de me retrouver dans les rues sans neige de Paris ensuite!
Et tu viendras quand, alors?
Quand il n'y aura plus de neige, justement. Et pour l'instant, c'est vous qui venez à moi! N'est-ce pas P-O, Hélène-Andrée, Marie-Claude, Yvan, et autres adorables insupportables? :)
Mais quand même, j'irai vous voir -vous et Sam- en juillet.
samedi 20 mars 2004