Vie de quartier
Vie de quartier
Il y a déjà trois mois que j'ai emménagé dans mes nouveaux quartiers, rue Montorgueil. Trois mois de routine, certes, mais aussi trois mois de découvertes et d'un relatif émerveillement...
Chacun des cafés, chacun des bars, chacune des boutiques, chacune des têtes et, surtout, chacun des restos constitue une expérience en soi: odeurs, couleurs, régions et spécialités, tout ici est décliné au centuple.
De l'Italie du Little Italy, trattoria animée et conviviale située juste devant chez moi, au Cuba de Mi Cayito, resto aux mélanges de saveurs époustouflants*, il y a au plus 90 secondes de marche. Entre les deux, vous aurez vu Chez Bibi, cuisine aveyronnaise « traditionnelle à la graisse de canard », et Aux trois petits cochons, fine table française. Vous aurez aperçu L'Escargot Montorgueil et son étalage de coquillages, et aurez remarqué le Clair de lune pour ses spécialités nord-africaines. Vous aurez noté les quelques sushi bars, humé les parfums d'une rôtisserie, remarqué une sandwicherie scandinave, souri au décor chaleureux du Pain quotidien.
Dans cette exploration des régions et du terroir, le Repaire de Bacchus et Nicolas sont des incontournables; le vin, c'est connu, vit de son sol, de son cépage, de sa région. Mais s'ajoute à ces cavistes une suprenante petite boutique où l'on décline de la même façon les huiles d'olive.
Classifiées en gammes arômatiques, étiquetées sous appellations d'origine contrôlées, présentées en accords mets-huiles, ces pressions herbacées, épicées ou florales sont aussi tentantes et évocatrices que les vins. Un exemple? La Koroneiki, produite par Mantinea & Avia en Péloponnèse; notes de dégustation: artichaut, pomme verte, feuille de laurier; accord en cuisine: salade de tomates, fromages de chèvre, légumes cuits. Hmmmm! :)
Mais outre les régions et spécialités, l'Histoire est aussi au rendez-vous, et la pâtisserie Stohrer (prononcez c't'horreur!), présente sur la rue Montorgueil depuis 275 ans, en est un exemple éloquent. « En 1725, à l'occasion de son mariage avec Louis XV, Marie Leczynska vint à Paris, emmenant parmi la cour qui l'accompagnait le pâtissier-cuisinier de son père, Monsieur Stohrer. Cinq ans plus tard, celui-ci s'installait rue Montorgueil et ouvrait une pâtisserie... », raconte une plaque érigée près de l'entrée par la ville de Paris.
Cela dit, et de façon plus concrète, les pâtisseries de Stohrer sont délicieuses... tout comme les croissants de Paul, juste à côté. ;) Entre eux deux mon coeur balance... jour après jour, semaine après semaine! :)
* Il faut absolument goûter à l'entrée de lasagne de boudin noir de Mi Cayito. Un délice absolu!
dimanche 27 avril 2003