Vie parallèles
Vie parallèles
À Paris, comme je suppose dans toutes les capitales d'envergure, l'extrême richesse côtoie - ou plutôt ne côtoie pas - l'extrême pauvreté, et cette pseudo-cohabitation, bien que pudique, n'en reste pas moins indécente.
Aux côtés de cet homme brisé, voûté, soumis et malade qui habite l'été un banc public à deux pas de chez moi et l'hiver la station de métro sous-jacente, passent et repassent les dirigeants de Vivendi Universal, chauffeurs et entourage en prime. Et l'indécence se répète rue du Faubourg Saint-Honoré, où d'un côté de la rue campent littéralement un groupe de sans-abri alors que de l'autre côté tient boutique Colette, faisant commerce de vêtements et d'accessoires hors de prix, de vélos à 4000 euros, de chaussures à 500 euros et de bouteilles d'eau à 20 euros (!).
Mais hormis les millionnaires et les exclus, restent les classes moyennes, plus ou moins riches - ou plus ou moins pauvres selon le point de vue - et qui, elles, cohabitent réellement. Elles se partagent les rues, les marchés, les commerces, les bars et, plus que tout, le métro.
Comme je les aime, ces gueules de métro! Ces gens vrais, vivants ou blasés, qui continuent leurs conversations comme s'ils étaient entre eux, même au coeur de la foule dense du métro parisien. Comme j'aime ce métissage d'origines et d'horizons, de douces ou de graves dysfonctions, de bonheurs simples et de tragédies silencieuses.
Elles me groundent, dans cet univers Jet-Set qui joue de ses charmes.
Parlant de Jet-Set...
Mon amusante (sic!) gymnastique linguistico-aérienne continue:
« Mentómellény az ülés alatt. »
« Life vest under your seat. »
C'est du Hongrois, cette fois. Je me suis dit que vous aimeriez comparer... :)
vendredi 14 février 2003