Week-end Update
Week-end Update
Le klaxon parisien
Le chat miaule, le chien aboie, la fourmi cro-onde, le pigeon m'emmerde, Jean Chrétien déchiquette les mots et le Parisien klaxonne, telles sont les immuables lois de la nature.
Le gentil Parisien a beau être dix-huitième sur vingt-trois en file serrée, dans un des fréquents coagulâts de voitures qui encombrent les rues de la Ville Lumière, et ne pas savoir ni comment ni pourquoi ce coagulât s'est formé, il klaxonne ardemment à l'aveuglette.
De petits coups de klaxon sympathiques pour réveiller le conducteur distrait? Nooooooooon madame la vicomtesse! Il en beurre épais, le Parigo, quand il trompette. Il tient la note un bon trois ou quatre secondes, espérant peut-être que les autos se soulèveront et flotteront devant lui au son mélodieux de son crispe-tympans magique, le temps que lui, lui qui le mérite-parce-que-c'est-comme-ça, passe devant les autres.
Pourquoi? Je n'en sais trop rien et je cherche toujours à comprendre, mais on m'a soumis l'idée toute simple que le klaxon parisien n'est en fait qu'une extension à peine amplifiée de la bouche parisienne... :)
Toutes les dix minutes...
Des centaines d'affiches annonçant un nouveau film avec Thierry L'Hermitte ont fait leur apparition la semaine dernière. Entrée en matière: « Toutes les 10 minutes, une personne disparaît en France. »
C'est vrai, ça? :)
60 millions de Français, 6 par heure, 24 heures dans une journée... ;) :) ;)
Suspended Moments
Un ami américain m'exposait récemment sa vision de la vie. Chicken Wings and Beer? Non. Pretzels and Unconsciousness? Non plus. Suspended Moments. Il s'agit de moments qu'on peut, selon lui, isoler, soulever, retirer de la linéarité de notre existence, et qui, en fin de compte, sont ceux seuls dont on se souvient vraiment, ceux seuls qui comptent à l'heure des bilans. Pas fou.
« Suspended moments ». Il a fait le geste, en s'expliquant, de soulever deux « moments » du bout des doigts et moi, j'ai vu un pont, un mini-pont Pierre-Laporte suspendu à ces moments, et j'ai souri.
Je me suis souvenu de quelques moments, grands mais anodins, insignifiants mais mémorables, improvisés mais intenses, souvent sortis de nulle part mais qui, je crois, sont les pierres qui permettent de traverser la rivière à peu près au sec.
Je me suis souvenu d'avoir trouvé refuge sous un rocher pendant un orage inattendu dans le Grand Canyon; d'une bouteille de rouge ouverte avec Nico un après-midi de Noël; d'un souper tout en musique dans un vignoble près de Cupertino; d'une aurore boréale le long de la 40; d'un jour de l'an de cinglés avec Hélène-Andrée; d'un délire sous la pluie battante avec Sam; d'une sieste dans la neige à l'île d'Orléans; des minutes qui ont suivi Beauté Américaine...
Tout ça pour en arriver au fait que vendredi soir, alors que le Blues de B.B. King et d'Eric Clapton (Riding With The King) se mariait à merveille avec un Lagavulin de fin de repas, j'ai souri béatement en me rendant compte que j'étais au milieu d'un de ces Suspended Moments. Le temps s'était arrêté, les klaxons aussi, Paris respirait.
Merci à B.B. King, Eric Clapton et aux insulaires d'Islay pour le moment, et à Loren W. D. pour le concept! :)
La mondialisation
Saviez-vous qu'il faut trois mois pour obtenir une auto en France? « Ha, c'est la môndialisation, ça, Mônsieur! Les flux tendus, et tout et tout! Puis la voitûre, elle vient d'Allemagne, Mônsieur! »
L'Allemagne? Vous voulez dire le pays à 300 km de Paris? :)
Les flux tendus, c'est le Just-In-Time, cette notion de production qui veut qu'on ne stocke rien mais qu'on rende le produit disponible « juste à temps », c'est-à-dire au moment même où survient la demande.
Trois mois de délai. Hmmm. De là à conclure qu'en France, « juste à temps » signifie plutôt « juste avant que le client ne pète réellement un plomb » ou « juste avant que le client ne vote Le Pen », il n'y a qu'un pas que je songe en ce moment même à franchir à grands coups de clavier... ;)
La mondialisation, bis
Vous vous souvenez de ma bien-aimée valise, celle qui sert aujourd'hui au transport de marijuana dans les bas-fonds d'Amsterdam? Hé bien il m'a fallu la remplacer. Sans blague. Non-non, mais j'vous jure! :)
Donc, après avoir passé la veille de Noël dans les grands magasins parisiens (c'est tous les samedi veille de Noël dans les grands magasins parisiens, si je me fie à la quantité de personnes présentes et à l'intensité des bousculades à la caisse)... la veille de Noël, donc, à chercher sans trouver une valise répondant à mes quelques critères, j'ai opté pour la solution la plus simple...
Deux coups de fil à Québec, une description sommaire de l'objet convoité, et je recevais une semaine plus tard une copie conforme de la valise subtilisée, qualité supérieure et prix inférieur à l'offre disponible dans la capitale Frônçaise. Merci à La Compagnie de la Baie d'Hudson pour son solde 50%, à ma Môman pour l'achat par procuration, à Luc-aux-cheveux-verts pour le transport et aux douaniers français pour leur absence intrigante mais systématique.
Devinez où j'ai acheté hier l'appareil-photo qui me permettra sous peu d'épicer mes chroniques de quelques images? ;)
dimanche 28 avril 2002