Avantage France!
Avantage France!
Les territoires occupés
Il y a huit jours, ma collègue Florence m'a accompagné chez Carrefour (le Club Price local) pour m'aider à soigner le problème d'ensemble évoqué dont je vous ai parlé dans une chronique précédente.
J'y ai appris grâce à elle que les petits pois D'Aucy sont les Le Sieur de mon enfance, que le thon en conserve Petit Navire laisse tous les autres en nage, et que Bénédicta fait de la bonne mayo. C'est très intéressant, tout ça. ;)
J'ai aussi appris que je dois mettre des sels régénérants dans mon lave-vaisselle, des pastilles anti-calcaire dans ma laveuse, et que la Budweiser est 3 fois le prix de la Kronembourg. Deux leçons de filles, une leçon de gars. :)
J'y ai appris, finalement, que tels les Israéliens occupant la Palestine avec des chars d'assaut, j'occupe mon appartement avec de la bouffe. Moi qui suis un gars de restos, je ne me suis jamais tant senti chez moi ici que depuis que mes armoires sont pleines. Bizarre. C'est québécois, vous croyez?
Alors, vous rappliquez, que je vous fasse à souper? :)
Québec 1, France 0
Le journal « Le Monde » a récemment adopté le vocable québécois « courriel » pour désigner ce que vous lisez en ce moment, faisant ainsi fi de la recommandation officielle de l'Acâââdémie Frônçaise « Mél », terme supposé vouloir dire « Message électronique » mais n'était selon votre humble (sic!) serviteur que la paresseuse et àplatventriste francisation de « Mail ».
Courriel! Ouais!!! Pour une fois que nos efforts ne sont pas perçus ici comme une hérésie... :)
Reste maintenant à leur faire adopter « pourriel » pour tous ces messages promettant millions en plus et kilos en moins, et dont je reçois un char pis une barge chaque jour...
Vous croyez que Le Monde va aussi adopter « un char pis une barge » ? ;)
Québec 1, France 18
La bouffe, le véritable journalisme, le vin, le champagne-parce-que, la bouffe, le courrier livré deux fois par jour, la bouffe, l'architecture, l'aménagement urbain, la bouffe, les élans de grandeur, la bouffe, le TGV, les transports en commun, le vin, la bouffe, le champagne-pourquoi-pas et le moelleux au chocolat.
Le moelleux au chocolat
J'y avais déjà fait allusion. C'est un dessert. Un vrai. De ceux qu'on ne peut s'empêcher de commander même quand on a les dents du fond qui baignent dans le fois gras et que notre foie à nous commence à comprendre avec frayeur qu'il finira pareil.
C'est un dessert de ceux qu'on déguste les yeux fermés, qui nous médusent par un délire de saveur et de consistance, qui chauffent le palet et le coeur, font oublier le péniblephérique, font désirer le Cognac qui suivra, et qui restent avec nous toute la soirée.
Bref, z'aurez compris que la tarte au sucre tiède et la tarte aux pommes chaude ne sont maintenant pour moi que de lointains et prolétaires souvenirs. ;)
Des détails? Le machin en question est en fait un tout petit gâteau au chocolat renversé, légèrement saupoudré de sucre à glacer et accompagné de sauce anglaise. Particularité: il est mi-cuit. Ouais-ouais, mi-cuit, comme dans « si c'est cuit, c'est trop cuit. »
Ce que ça veut dire? Simplement que la bête en question est comme un oeuf mollet: on le sent ferme, on peut même lui appliquer une légère pression, mais sitôt que la cuiller traverse sa paroi, on découvre un coeur onctueux, fondant, pratiquement liquide, tout chocolat, qui envahit l'assiette.
Le moelleux au chocolat, c'est en fait un doux volcan chocolaté! Pis c'est bon dans 'yeule! Z'en aurez pas, je garde tout pour moi! :)
Au menu jusqu'à mercredi
Budapest. Parce que c'est sur la liste, et pour rendre Pierre-Olivier gris de jalousie (il est déjà vert à cause de l'hiver qui s'étire, et il aime bien faire différent).
Post-scriptum
Mon vélo est arrivé hier, accompagné d'un pot de tire d'érable. Merci Yvaon! :)
lundi 15 avril 2002