Outre-mer, autres moeurs
Outre-mer, autres moeurs
Les parkïn-gues
Les parkings publics parisiens, presque toujours sous-terrains, sont des modèles de grand luxe et de raffinement, et je suis sérieux!
Première surprise pour le Québécois habitué au calcium et à ses ravages, le sol est peint et verni - presque vitrifié - sur toute sa surface! Asphalte? Que nenni! La surface lisse rappelle plus le plancher de gymnase que le parc de stationnement: ça brille de propreté, et tant les souliers que les pneus font le même couic-couic que le fromage en grains frais qui cède sous la dent. (Tiens, je m'ennuie du Saint-Fidèle!)
Autre choc, on diffuse dans le mien - tenez-vous bien! - des gazouillis d'oiseaux pré-enregistrés! J'vous jure!!! La nature en ville! Mon parking est si bucolique, avec sa surface verte et ses p'tits z'oiseaux, que j'y organiserais volontiers un pique-nique! Prochain party à thème? ;)
Lisbonne
Je retiens trois choses de Lisbonne:
Primo, c'est exactement comme je l'imaginais, je ne sais trop pourquoi. Architecture, végétation, ambiance, routes, bagnoles, tout était conforme à l'image que je m'en faisais. Bizarre. Des photos, un film que j'aurais oubliés, peut-être?
Secundo, le soleil: Haaaaaaahhhhh! Le ciel bleu et le soleil ayant été cruellement absents de la Ville-Lumière depuis mon arrivée (ça s'arrange un peu ces jours-ci), la lourdeur des rayons était un véritable baume pour le moral, même en veston-cravate. J'en veux encore! :)
Tertio: il ne faut jamais répondre « Oui » avec enthousiasme et sans autre interrogation à la question « Aimes-tu le porc? ».
Satisfait de ma réponse ô combien naïve, on a déposé au milieu de la table, sans autre forme de procès, une grande assiette où gisaient (le mot est juste!) des pans (le mot est juste!) de cochon (le mot est juste!) mort (le mot est juste!).
Coupe transversale: peau rosée, généreusement ridée, décorée de quelques poils épars et d'au moins un grain de beauté: 3 millimètres; une bonne couche de gras un tantinet fondant: 5 millimètres; une épaisseur de viande molle et salée: 2 centimètres; un rang de côtes taillées grossièrement à la machette: 2 centimètres; une croûte semi-rigide d'un brun-noir douteux: 1 millimètre.
Préparation: trempage et cuisson dans la saumure, probablement. Paraît que le sel, ça tue la viande, ce qui serait dans ce cas précis une chose souhaitable, selon Jacques-le-pince-sans-rire (mon patron).
Goût: « Excusez-moi mademoiselle, il reste de l'eau / du vin / de l'essence à briquet? »
Mode d'abattage du cochon: le suicide, indéniablement.
IANB, style colonial
Une chose que je n'avais que partiellement ressentie à Prague mais qui m'a frappée de plein fouet à Lisbonne: je dois vraiment passer pour un sale colonialiste nord-américain, avec mes 6'3", mon veston, ma cravate, mon téléphone, ma carte or et mon anglais...
Pas capable de dire bonjour, à peine capable de dire merci (obrigado!) et débarquant avec mon « Hi, do you speak English? » au resto / à l'hôtel / dans le taxi, je crois que j'aurais envie de m'envoyer promener moi-même!
On a les complexes qu'on peut, faut croire, mais faudrait quand même que je me mette au Portuguais... Ce qui ne réglera pas mon problème pour l'Europe centrale! M'enfin! :/
Le Cochon, l'autre...
Toujours à Lisbonne, je suis aussi allé bouffer un steak-frites dans un resto appelé « La Brasserie » (oui-oui, en Français!), question d'enfoncer encore un peu plus profondément dans mon âme meurtrie le complexe du gros colonialiste-bulldozer insensible à la culture locale (Elvis Gratton, sors de ce corps!).
À ma défense, j'avais besoin d'oublier le cadavre de cochon suicidé du midi, mais là n'est pas la question...
On m'a servi une petite salade aux pignons puis, dans deux plats de service distincts, une entrecôte en sauce moutarde et des frites. Bref: le menu et le service du Cochon Dingue! Même sauce, même frites, même présentation. C'était frappant et un peu déconcertant!
Un Portugais en vacances à Québec serait-il allé au Cochon Dingue? Ou serait-ce plutôt l'inverse? Ou peut-être n'était-ce qu'un pli dans le continuum spatio-temporel... ;)
Le câble
Y'en aura pas, d'câble! C'tu clair, ça, @#$%?&* !?!
Remarquez que je suis bien content de ne pas avoir la télé ces jours-ci, puisque c'est en fin de semaine qu'ils vont encore une fois nous montrer en gros plan des Philippins en train de se faire crucifier juste pour le plaisir de la chose!
Chacun son dada, moi je préfère m'empiffrer de chocolat! ;)
Joyeuse Pâques!
dimanche 31 mars 2002